lundi 7 février 2005
Il est le savant érudit ʿAlawî, le fils du savant érudit ʿAbbâs Ibn ʿAbd Al-ʿAzîz Ibn Mohammad, le malékite, le mecquois, le hasanî. [1] Il est issu d’une maison mecquoise se transmettant noblesse, science, et vertu, des siècles durant, de père en fils. Ses père, grand-père et aïeux étaient soit un savant vertueux mémorisateur du Coran, soit un enseignant, soit un Imâm, soit un prédicateur attitré à la Mosquée Sacrée, réunissant ainsi la vertu et les mérites du savoir, de la pratique et de la noble filiation prophétique.
Sheikh ʿAlawî naquit en 1328 A.H., 1910 E.C., à la Mecque Honorée, dans la maison Al-Mâlikî, connue à Bâb As-Salâm. Âgé de dix ans, il acheva la mémorisation du Noble Coran et officia en tant qu’Imâm pendant la prière des tarâwîh à la Mosquée Sacrée. Il fréquenta les bancs de l’école Al-Falâh où il excella en tant qu’élève si bien qu’il fut chargé d’enseignement dans la même école, avant même la fin de son cursus. Il était ainsi du nombre des élèves distingués chargés d’enseignement auprès des plus jeunes classes, tout en poursuivant leurs études dans les classes supérieures, menant de front leurs études à la Mosquée Sacrée.
Son père Sheikh ʿAbbâs se chargea de son éducation et de son instruction ; il puisa auprès de lui la plupart de son savoir. Il étudia auprès de son père aussi bien à la Mosquée Sacrée qu’à la maison. Il puisa le savoir auprès de nombreux savants dont le Muhaddith des Haramayn [2] Sheikh ʿUmar Hamdân Al-Mahrasî, Sheikh Mohammad Habîb Allâh Ash-Shanqîtî, Sheikh Mohammad ʿAlî Ibn Husayn Al-Mâlikî, Sheikh Jamâl Al-Mâlikî, le Sheikh des récitateurs Ahmad At-Tîjî, Sheikh ʿAbd Allâh Hamdûh, Sheikh Hasan As-Saʿîd As-Sinnârî, Sheikh Mohammad Suwayd Ad-Dimashqî, Sheikh ʿÎsâ Rawwâs, Sheikh Sâlim Shifâ, Sheikh Ahmad Ibn ʿAbd Allâh Nâdirîn et Sheikh Mohammad ʿArabî At-Tabbânî.
Il laissa à la postérité les ouvrages suivants :
On lui doit de nombreux discours religieux et locutions radiodiffusées, compilées par son fils Mohammad Al-Mâlikî sous le titre Nafahât Al-Islâm min Muhâdarât Al-Balad Al-Harâm (Les cadeaux de l’Islam, Colloques de la Terre Sacrée).
Sheikh ʿAlawî Al-Mâlikî fut diplômé de l’école Al-Falâh en 1346 A.H. (1927 E.C.). Dès l’année suivante, il y assuma la fonction d’enseignant. La même année, il obtint son habilitation à enseigner à la Mosquée Sacrée. Il consacra tout son temps et la fleur de son âge à l’enseignement à la Mosquée Sacrée. Il tenait deux cercles d’enseignement l’un à Bâb As-Salâm et l’autre à l’école religieuse de la Sulaymâniyyah près de Bâb Al-Mahkamah où habitaient un groupe d’étudiants avancés. Il intervenait ainsi — qu’Allâh lui fasse miséricorde — auprès des étudiants étrangers venus pour acquérir le savoir et d’un certain nombre d’étudiants mecquois.
De ramadan 1370 A.H. (1950 E.C.) jusqu’à l’année de son décès, il donnait cours quotidiennement après la prière d’al-ʿasr devant une audience d’environ mille personnes. Il s’acquitta de cette mission en dépit de la chaleur et de la précarité de sa santé à la fin de sa vie.
Il était membre de la Comission Suprême de l’Agrandissement de la Mosquée Sacrée, présidée par le roi Suʿûd Ibn ʿAbd Al-ʿAzîz Âl Suʿûd, membre de la Comission de nomination des grandes figures de la Mosquée Sacrée, membre de la Comission de Réconciliation entre les gens. Il donnait un prêche hebdomadaire à la radio saoudienne, ainsi qu’un discours hebdomadaire à la radio Sawt Al-Islâm. Il donnait une conférence dans le cadre des rencontres annuelles de la Conférence Islamique, du temps de Sheikh Mohammad Surûr As-Sabbân. Par ailleurs, il était officier religieux chargé de conclure les mariages.
Sheikh ʿAlawî Al-Mâlikî — qu’Allâh lui fasse miséricorde — fut rappelé à Son Créateur la nuit du mercredi 25 Safar 1391 A.H. (21 avril 1971 E.C.) Il fut inhumé le mercredi après la prière d’al-ʿasr dans le cimetière d’Al-Maʿallâh. Son cortège funéraire fut suivi par des milliers d’habitants de la Mecque et de ses environs, dont les grands savants de la Mecque Honorée qui restèrent pour recevoir les condoléances pour son décès. Ses obsèques étaient tellement suivies que le cortège s’étendit de la Mosquée Sacrée jusqu’au cimetière d’Al-Maʿallâh.
Sheikh Hasan Al-Mashshât — qu’Allâh lui fasse miséricorde — témoigna n’avoir jamais vu un tel convoi funéraire, tandis que Sheikh Mohammad Nûr Sayf rappela que, selon l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, Ahl As-Sunnah wal-Jamâʿah se reconnaissent à leurs funérailles, et celles-ci étaient remarquablement suivies.
Le Sheikh laissa six enfants dont deux hommes — Sheikh Mohammad et Sheikh ʿAbbâs — et quatre femmes. Sheikh Mohammad, surnommé le serviteur de la noble science aux Deux Sanctuaires, succéda à son père et occupa une place distinguée parmi les savants mecquois et les prédicateurs du monde musulman. Suite à son décès, Sheikh Mohammad fut remplacé par son fils Sheikh Ahmad. Puisse Dieu bénir les efforts de cette famille.
[1] Le qualificatif hasanî désigne les descendants de l’Imâm Al-Hasan Ibn ʿAlî Ibn Abî Tâlib, le petit-fils du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. NdT.
[2] Le terme haram désigne tout lieu sacré, tout sanctuaire, et plus spécifiquement la Mosquée Sacrée à La Mecque. Le dual haramayn désigne les « deux lieux saints » de l’islam à savoir la Mosquée Sacrée à La Mecque et la Mosquée du Prophète à Médine. NdT.
© islamophile.org 1998 - 2024. Tous droits réservés.
Toute reproduction interdite (y compris sur internet), sauf avec notre accord explicite. Usage personnel autorisé.
Les opinions exprimées sur le site islamophile.org sont celles de leurs auteurs. Exprimées dans diverses langues étrangères, ces opinions sont mises à la portée des lecteurs francophones par nos soins, à des fins d'information, de connaissance et de respect mutuels entre les différentes cultures et religions du monde.