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Al-Habîb ʿUmar Ibn Ahmad Sumayt

lundi 15 octobre 2007

ʿUmar Ibn Ahmad Sumayt (1886 - 1976)

Naissance

En 1303 A.H., Al-Habîb ʿUmar Ibn Ahmad Ibn Abû Bakr Ibn Sumayt, qu’Allâh lui fasse miséricorde, naquit aux Iles des Comores, alors que son père Al-Habîb Ahmad se trouvait à Istanbul. Al-Habîb Fadl Ibn ʿAlawî Ibn Muhammad Ibn Sahl Mawlâ Ad-Duweila lui annonça alors la bonne nouvelle de cette naissance et le nomma ʿUmar. Lorsqu’Al-Habîb Ahmad quitta la Turquie et retourna à l’archipel des Comores, il alla voir son nouveau-né et apprit qu’on l’avait appelé Abû Bakr. Il exigea alors que son nom soit ʿUmar pour honorer Al-Habîb Fadl qui lui apporta la bonne nouvelle de sa naissance par une clairvoyance spirituelle lumineuse.

Il fut éduqué par son père Al-Habîb Ahmad Ibn Abû Bakr Ibn Sumayt qui lui inculqua son savoir et l’imprégna de sa sagesse. A l’âge de l’adolescence, son père l’envoya chez son oncle Al-Habîb Tâhir Ibn ʿAbd Allâh Ibn Sumayt à Shibâm, une ville de Hadramaout, afin d’acquérir le savoir religieux et la voie spirituelle de ses pieux prédécesseurs. Ainsi eut-il l’honneur d’être le disciple des savants érudits et des pieux de Hadramaout. Il ne cessa de progresser par leurs soins et leur soutien sur la voie de la sagesse et du cheminement vers Dieu.

Ses Sheikhs

Dans certains ouvrages où il consigna les récits de ses voyages, à l’instar de « An-Nafhah Ash-Shadhiyyah fî Ar-Rihlah Ilâ Ad-Dîâr Al-Hadramiyyah » (Le souffle suave du voyage au foyer Hadrami), Al-Habîb ʿUmar Ibn Sumayt mentionna ses Sheikhs hadramis. On dénombre, entre autres, Al-Habîb ʿAydarûs Ibn ʿUmar Al-Habshî, Al-Habîb ʿAlî Ibn Muhammad Al-Habshî, Al-Habîb ʿAbd Al-Bârî Ibn Sheikh Al-ʿAydarûs, Al-Habîb ʿAbd Allâh Ibn ʿAydarûs Al-ʿAydarûs, Al-Habîb ʿAlawî Ibn ʿAbd Ar-Rahmân Al-Mashhûr, Al-Habîb ʿAlî Ibn ʿAbd Ar-Rahmân Al-Mashhûr, Al-Habîb Mustafâ Ibn Ahmad Al-Mihdâr, Al-Habîb Ahmad Ibn Muhsin Al-Haddâr et Al-Habîb ʿAlawî Ibn Shihâb Ad-Dîn malgré leurs âges proches.

A Shibâm, ses Sheikhs furent son oncle Tâhir Ibn ʿAbd Allâh Ibn Sumayt, l’érudit ʿAbd Allâh Ibn ʿUmar Ibn Sumayt et le Sheikh ʿAbd Ar-Rahmân Hamîd Bâ-Shrâhîl, ainsi que d’autres savants de Shibâm de l’époque.

Après s’être pourvu de la meilleure provision offerte par ses maîtres éducateurs, Al-Habîb ʿUmar Ibn Sumayt retourna à son pays natal dans l’île de Zanzibar. Il y vécut avec son père - un gnostique à qui Allâh octroya un savoir abondant et un souffle béni en matière de dévotion, de réconciliation entre les gens et de prédication. De nombreux habitants de la ville eurent l’honneur d’accompagner ces deux Imâms ; ils eurent une influence remarquable dans ces villes africaines qu’ils comblèrent par les fruits de leurs enseignements. Les visiteurs pourvus d’un goût raffiné repèrent sans peine ce caractère singulier de Zanzibar parmi les villes de l’Afrique de l’Est. Couverte d’une lumière et d’une grâce, c’est une ville qui charme les âmes.

Avec le décès du Habîb Ahmad Ibn Abû Bakr Ibn Sumayt en 1343 A.H., son fils Al-Habîb ʿUmar porta son flambeau et veilla à conserver le legs prophétique. Il prôna l’héritage authentique des pieux prédécesseurs et fut un exemple en matière de dignité et de respect. Il observait souvent le silence, n’ornait point ses mots, soulageait les cœurs tristes, et inspirait l’esprit de ses visiteurs.

Ses caractéristiques

Al-Habîb ʿUmar, qu’Allâh l’agrée, ne tendait pas à disserter lors de ses majlis (conseils ou cours de religion) privés. Il se contentait de dispenser quelques conseils brefs et des exhortations concises. Il demandait parfois au munshid (récitateur d’un chant religieux) d’interrompre son poème quand il le jugeait trop long. Il ne s’attardait pas outre mesure dans les invocations qui concluent ses leçons et ne les ornait pas. Ses paroles furent peu nombreuses, mais riches en sens, et ses majlis furent agréables aux cœurs.

Il soulageait souvent les âmes par l’annonce de bonnes nouvelles et les écartait de toute source de souci et de répulsion. Il incitait souvent les gens à avoir une bonne présomption en Dieu si bien qu’à l’écoute de ses mots, les esprits s’apaisaient et la tristesse se transformait en gaieté, espoirs et bonnes nouvelles. Il demandait au munshid de réciter certains chants en particulier annonçant la bonne nouvelle aux croyants, à l’instar des poèmes composés par l’Imâm Al-Haddâd, intitulés « Annonces amplement la bonne nouvelle à ton cœur » [1] et « Vis par l’espoir et l’espérance mon ami ! » [2].

A ses yeux, qu’Allâh l’agrée, l’ici-bas était insignifiant - sa seule valeur étant de préparer l’Au-delà. De nombreuses situations témoignèrent de son mépris à l’égard des artifices l’ici-bas et de la cupidité. Il apprit ces valeurs de son aïeul, le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui. Il puisa aussi sa bonne conduite et ses nobles manières dans les lumières accomplies du Messager de Dieu. Ainsi fut-il un exemple de parfaite droiture et son cheminement vers Dieu trouvait plutôt une expression spirituelle et morale que physique et matériele.

Au début de sa vie, il montra une inclination particulière à la littérature et à la poésie. Il composa, par ailleurs, des poèmes d’une grande qualité en langue arabe. Cependant, il n’en publia aucun ni ordonna de les imprimer et resta, sa vie durant, un admirateur de la poésie dont il récitait quelques vers durant ses majlis.

Témoignages

De nombreux poètes et savants de Hadramaout composèrent des vers à son sujet, pour lui souhaiter la bienvenue lors de ses visites au Yémen, ou pour pleureur son départ vers la vie de l’Au-delà.
Al-Habîb Ahmad Ibn Zayn Bilfaqîh, qui l’accompagna pendant près de quatre années, fit son éloge dans un long poème rapporté dans Qabasât An-Nûr d’Al-Habîb Abû Bakr Al-ʿAdanî. De même, Al-Habîb ʿAbd Al-Qâdir Ibn Ahmad As-Saqqâf fit son éloge en 1393 A.H. lors d’une visite qu’il rendit aux Iles Comores. Il conclut son poème par ces vers :

L’héritier du savoir, l’héritier du secret selon ses hommes selon celui qui fut à deux portées d’arc [3]
Dis aux savants voici des connaissances que nul ouvrage ne recèle
Dis aux hommes doués d’intelligence voici une compréhension d’exception
Ses dépositaires reçoivent les flots d’inspiration par une ouverture et non par leurs acquis
Ne l’atteint que celui qui préserva son cœur et le conduisit vers la voie de la vérité
Ibn Sumayt la reçut selon ses hommes, ʿUmar le pôle, l’héritier des pôles
L’héritier du secret, à l’image des prédécesseurs qui héritèrent le savoir du Livre
Sa face manifeste sa science, comme le Coran, ses secrets jaillissent de la Liminaire

Parmi ses disciples qui firent son éloge citons également le Sheikh Hâdî Ibn Ahmad Ibn ʿAbd Allâh Al-Haddâr, ainsi qu’Al-Habîb Ahmad Mashhûr Ibn Tâhâ Al-Haddâd qui relata des éléments de la vie d’Al-Habîb ʿUmar dans Khulâsat Al-Hayâh An-Nurâniyyah. A ce titre, les éléments biographiques compilés par Al-Habîb Ahmad Mashhûr furent lus publiquement lors du deuil observé à Jeddah pour Al-Habîb ʿUmar.

Par ailleurs, Al-Habîb ʿUmar noua une relation cordiale avec la famille Al-Mashhûr, notamment son Sheikh Al-Habîb ʿAlawî Ibn ʿAbd Ar-Rahmân Al-Mashhûr et sa descendance. Il évoqua cette relation chaleureuse qui le lia à cette famille dans son ouvrage An-Nafhah Ash-Shadhiyyah fî Ar-Rihlah ilâ Ad-Diyâr Al-Hadramiyyah. Al-Habîb ʿAlî Al-Mashhûr, le père d’Al-Habîb Abû Bakr Ibn ʿAlî Al-Mashhûr, le compta parmi ses Sheikhs et lui dédia un poème d’accueil lorsqu’ils se rencontrèrent à la ville de ʿAynât en 1382 A.H. dans une assemblée qui réunit de nombreux savants et aspirants à la voie des hommes de Dieu.

Ainsi Al-Habîb ʿUmar veillait-il à rendre visite à ses Sheikhs et à leurs descendants dans les terres de Hadramaout dans l’espoir que Dieu le comble de leur bénédiction et afin d’honorer les liens de parenté et de revivifier son cœur par la rencontre de ses compagnons sur la voie de Dieu.

En 1396 A.H., il expira son dernier souffle aux Iles des Comores, à l’âge de quatre-vingt-treize ans environ. Puisse Dieu lui faire miséricorde.

P.-S.

Source biographique : Qabasât An-Nûr de Sheikh Abû Bakr Ibn ʿAlî Al-Mashhûr.

Notes

[1Bashshir Fu’âdaka Bin-Nasîb Al-Wâfî.

[2ʿIsh Bir-Rajâ’i Wal-Amal Yâ Sâhî.

[3Sourate An-Najm, 53, verset 9.

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