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Les problèmes de la femme entre traditions stagnantes et traditions étrangères
Section : Comprenons l’Islam

Au nom de qui parlent-ils ?

dimanche 4 février 2001

Il y a une course entre les différentes religions visant à prouver qu’elles ont plus de mérite et qu’elles sont plus en droit de survivre que les autres ! Il est étrange que certains musulmans ignorent ce fait et, par leur comportement idiot, entâchent l’image de leur religion et la rende repoussante ! Il se peut qu’ils soient assurés psychlogiquement de la véracité des croyances de leur religion et la validité de ses enseignements et pensent alors que les gens peuvent y croire s’ils le veulent ou aller au diable sinon !

Un tel comportement relève d’une ignorance crasse car un article précieux peut ne pas trouver preneur s’il ne bénéficie pas d’une bonne publicité, et se fait alors dépasser par d’autres articles de moins bonne qualité mais dont les propriétaires ont réussi à s’attirer la vedette.

La civilisation moderne a pris de l’humanité un emblême et a posé les droits de l’homme au centre des relations internationales et a accordé une grande importance à la justice sociale, à l’hygiène et à la culture... Il se peut que cette civilisation soit trompeuse ou surfaite ou encore imparfaite mais ces accusations n’annulent pas les accords passés par les instances internationales, accords qu’elles se sont engagées à respecter... Au nom de qui parlent certains individus de l’islam en le représentant en opposition avec la fitrah (prédispositions saines de la nature humaine) et éloigné des aspirations nobles de l’humanité ? Pour le compte de qui s’élève la voix de l’islam dans des questions marginales et se tait-elle scandaleusement sur les questions fondamentales ? Dans quel intérêt certaines personnes dotées de certaines opinions ou attachées à certaines coutumes prétendent-elles que l’islam dans toute son ouverture se restreint à leurs opinions étroites et que les coutumes de leur milieu ne sont autres que les directives de la révélation divine et le reste des enseignements célestes sur terre ?

Je dis à certains de ces gens : L’islam a un beau visage mais à travers vos discours il paraît vilain et hagard. il serait même très louable de votre part que de vous taire complètement ! Toute parole signifiant la distatture politique ou l’injustice sociale ou la stagnation culturelle ou le retard civilisationnel ne peut guère être une religion. Il s’agirait plutôt d’une maladie mentale ou une tare intellectuelle alors que l’islam est santé mentale et intellectuelle...

Je discutais avec un ressortissant canadien qui, irrité, m’interrogeait sur la position de l’islam vis-à-vis de la femme. Dans notre échange, je lui ai dit que la femme est libre de choisir son époux et que l’on ne peut l’obliger à accepter un prétendant contre son gré et qu’elle peut tout à fait établir elle-même son contrat de mariage ou encore déléguer à cette tâche un représentant... Non loin, j’ai remarqué un homme qui nous écoutait, visiblement énervé par mon discours mais, grâce à Dieu, il a choisi de se taire ! Une fois ma discussion finie, cet opposant courtois est venu me voir disant : "Il n’appartient pas à la femme d’établir elle-même son contrat de mariage. La religion est même contre ça !" Je lui ai répondu : "Ton opinion est contre ça. Tu as ainsi suivi certaines écoles juridiques. De mon côté, je préfère le point de vue alternatif car il me semble plus accessible pour les mentalités occidentales et est appliqué dans des pays musulmans respectables et il est dans l’intérêt de l’islam que le cercle de ces pays s’élargisse..."

Un mal incisif touche l’islam à cause de l’enfermement de certains de ses adeptes dans des opinions juridiques spécifiques qui sont apparues dans le domaine des branches (furûʿ) et que certains veulent sortir de leur juste place pour les opposer aux croyances de l’islam et à ses grandes valeurs. L’homme qui perd tout le marché parce qu’il préfère un magasin à un autre ou un négociant à un autre n’est pas un bon commerçant.

P.-S.

Notes :

  1. Cet article est traduit par nos soins du livre de Cheikh Muhammad Al-Ghazâlî intitulé Les Problèmes de la Femme Entre des Traditions Stagnantes et des Traditions
    Etrangères
    . Ce livre est une compilation d’articles de journaux destinés à une audience très large, il ne s’agit pas d’un traité de jurisprudence à proprement parler.
  2. Dans le domaine du fiqh (jurisprudence islamique), on distingue les fondements appelés usûl et les branches appelées
    furûʿ.

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