mercredi 22 novembre 2006
L’Islam comporte des préceptes moraux dont le Musulman ne peut se défaire. Ils imprègnent son cœur, lui tracent son parcours et font qu’il s’en remette à Dieu, qu’il se cramponne à Son Soutien, qu’il craigne Son Courroux, qu’il aie confiance en Lui, qu’il aime ce que Dieu aime et déteste ce que Dieu déteste, qu’il fasse de l’Amour de Dieu le critérium justifiant qu’il accorde son aide ou la refuse, qu’il fasse la paix ou la guerre, qu’il se mêle aux hommes ou s’en écarte.
La connaissance de Dieu a une influence décisive sur la morale et l’action. Aujourd’hui que l’Islam est à l’agonie, nous ne pouvons accepter un savant qui, pour obtenir les faveurs des despotes, émet des fatwas égarées, ni un hypocrite qui est prêt à vendre sa religion pour quelque avantage matériel, ni un traître qui dessine la défaite sous les traits de l’acceptation du fait accompli, ni un égoïste qui se préoccupe davantage de lui-même que de sa nation.
Pour se défaire de l’affront subi lors de la défaite de Uhud et pour en effacer le souvenir, tant chez les croyants que chez les incroyants, un ordre général fut donné par le Messager de Dieu pour que les Musulmans repartent affronter l’armée idolâtre, malgré la situation. Les hypocrites se défilèrent, arguant que les troupes ennemies étaient bien trop nombreuses pour que quiconque puisse leur tenir tête. Quant à eux, les croyants répondirent : « Ainsi soit-il ! Nous n’abandonnerons pas le combat. » Ils décidèrent de faire face à la situation et ils en furent brillamment récompensés au grand dam de leurs ennemis. Dieu — Exalté soit-Il — dit à ce propos : « C’est le Diable qui vous fait peur par ses partisans. Mais n’ayez pas peur d’eux. Ayez peur de Moi, si vous êtes croyants. » [1]
Certes, les fruits de la foi se manifestent lorsque la peur et l’espérance ne sont ressentis que vis-à-vis de Dieu Seul et lorsque les prévisions de victoire ou de défaite sont assujetties à la seule Volonté divine. C’est le sens du verset coranique : « Si Dieu vous accorde la victoire, nul ne peut vous vaincre. S’Il vous abandonne, qui donc après Lui vous accordera la victoire. C’est à Dieu que les croyants doivent s’en remettre. » [2]
J’ai l’impression que les ennemis de l’Islam, quelles que soient leurs idéologies ou leurs croyances, ont décidé de compromettre sérieusement l’avenir de cette religion. Ce projet maléfique doit-il provoquer des hésitations et des doutes ?
Nous n’avons d’autre choix que d’être sincères avec Dieu, de retrouver notre raison, de réintégrer massivement notre religion et de mettre fin à notre négligence. À défaut, nous deviendrons de l’histoire ancienne et nous serons condamnés à disparaître.
L’action de la foi sur l’âme humaine est similaire à l’action d’un secrétaire sur sa machine à écrire ou d’un imprimeur qui assemble les lettres selon un motif bien défini.
Les lettres étaient complètement mélangées et ne voulaient rien dire. Puis, elles sont devenues un message ayant un but ou un ouvrage compréhensible dans ses mots et dans ses objectifs.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Humûm Dâʿiyah, éditions Nahdat Misr, troisième édition, décembre 1998.
[1] Sourate 3, Âl ʿImrân, La Famille d’Amram, verset 175.
[2] Sourate 3, Âl ʿImrân, La Famille d’Amram, verset 160.
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