samedi 4 avril 2009
Ils prétendirent ainsi que toutes les religions se valaient, et que leurs adeptes à toutes étaient frères : nulle différence entre un juif, un bouddhiste, un chrétien et un musulman. Pourquoi dès lors ces conflits héréditaires ? La bannière de l’humanité flotte sur tous de la même manière : que les juifs restent donc en Palestine et que leur Etat leur soit préservé ! Que les missions ecclésiastiques puissent œuvrer librement à l’évangélisation des musulmans en Indonésie ! Quel mal y aurait-il à tout cela, étant donné que toutes les religions se valent et ont en commun un Seigneur unique ! Il est par ailleurs nécessaire de créer dans chaque pays un institut des religions, qui sera le symbole de la tolérance et de la fratenité.
Cette ruse est ridicule, car les juifs qui ont établi leur Etat en usurpant nos terres, refusent qu’un Etat arabe s’établisse à leur côté. La marche missionnaire aux Philippines et en Indonésie refuse que s’établisse une entité islamique pour les musulmans abandonnés de ces pays.
Autrement dit, la paix que l’on nous propose est fondée sur l’accord des musulmans pour qu’ils disparaissent, en tant que peuples et en tant qu’Etats, puis au fil du temps, en tant qu’individus et en tant que groupes. Cette paix, dont des courtiers bien connus font la promotion, refuse, en prime et en dernier abord, que l’Islam puisse être une religion ayant ses caractéristiques propres qui le distinguent, qu’il puisse avoir une valeur spirituelle comme celle reconnue à l’hindouisme par exemple.
Il est intéressant que le lecteur sache que l’expression "valeurs spirituelles" a été employée pour la première fois par le leader indien Jawahar Lal Nehru, pour désigner l’ensemble des religions, avant d’être reprise ensuite par certains leaders arabes. Puis, lorsque l’impact de l’expression s’estompa, vinrent la remplacer d’autres expressions telles que "institut des religions" ou "enseignement de toutes les religions dans un même livre". Toutes les religions se valent à condition que les juifs gardent la mainmise sur la Palestine, que le croisisme se réserve le droit de s’étendre, en particulier dans les territoires et parmi les peuples musulmans.
La suggestion d’un prétendu œcuménisme religieux cache donc, comme peut le constater tout homme raisonnable, une bêtise profonde. Cela n’empêche néanmoins par ses courtiers d’en faire la promotion avec moultes palabres. Et si les palabres ne suffisaient pas à gagner des soutiens, la force se chargerait de persuader les récalcitrants. Nous insistons pour notre part sur le fait que tous les efforts consentis pour nous faire renier notre religion sont voués à l’échec, que les souffrances que l’on nous impose sont de nature à tremper notre acier, à nous purifier de nos maux, et à nous préparer - si Dieu le veut - à remporter la bataille finale.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Humûm Dâʿiyah, éditions Nahdat Misr, troisième édition, décembre 1998.
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