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Vérités sur le soufisme
Section : Témoignages des Savants

Abû Al-Aʿlâ Al-Mawdûdî

vendredi 24 juin 2005

Le grand érudit, Monsieur Abû Al-Aʿlâ Al-Mawdûdî écrivit dans son livre Mabâdi’ Al-Islâm (Introduction à l’Islam), sous le titre "Le Soufisme" : « Le fiqh, ou jurisprudence islamique, traite uniquement de l’apparence de l’œuvre de l’homme, sans se pencher sur sa dimension intérieure. Ainsi, la jurisprudence se soucie-t-elle de la conformité extérieure de l’acte, sans scruter les états du cœur qui l’accompagnent. Quant à la discipline qui traite du cœur et de ses états spirituels, c’est le tasawwuf (soufisme). Par exemple, pour ce qui est de la prière, la jurisprudence veille seulement sur la correction des ablutions, l’orientation vers la Mosquée Sacrée, l’accomplissement des piliers de la prière, les récitations obligatoires et ainsi de suite. Si ces éléments sont réunis, la prière sera jugée valide du point de vue de la jurisprudence. Mais le soufisme s’intéressera à l’état de ton cœur dans ta prière, à ton recueillement devant ton Seigneur, à ta dévotion, à la pureté de ton âme. Le soufisme évaluera l’effet de la prière sur notre morale et nos manières. A-t-elle fait naître en notre for intérieur une crainte révérencielle envers notre Seigneur et le sentiment qu’Il est Très Connaisseur et Voyant ? A-t-elle engendré une tendresse et un espoir de la Satisfaction de Dieu, Seul ? À quel point cette prière a-t-elle purifié l’âme et dans quelle mesure a-t-elle rectifié les manières de l’orant ? La prière a-t-elle fait de l’orant un homme croyant, sincère, mettant sa foi en œuvre ? Selon la réalisation de ces éléments, qui font partie des finalités de la prière et de ses véritables objectifs, le soufisme jugera de la perfection de la prière.

Ainsi, la jurisprudence veille-t-elle à l’accomplissement des œuvres en conformité avec les modalités qui régissent sa forme, tandis que le soufisme mesure la sincérité du cœur, la pureté de l’intention et la véridicité dans l’obéissance qui sous-tendent l’œuvre.

Tu pourras saisir cette différence entre la jurisprudence et le soufisme en méditant cet exemple. Si tu voyais un individu, tu pourrais porter sur lui deux regards. Le premier regard s’attardera sur sa santé physique et son exemption de défauts, sur la beauté de son visage et l’élégance de ses habits. Le second regard jaugera son éthique, ses manières, ses habitudes, son caractère, son éducation, son raffinement intellectuel et sa droiture. Le premier regard, c’est celui de la jurisprudence, alors que le second, c’est celui du soufisme.

Lorsque tu choisis un ami, tu t’intéresses aux deux facettes : tu souhaites qu’il ait une belle apparence et un fond noble. Aux yeux de l’islam, la vie n’atteint toute sa beauté que lorsque l’on suit correctement et pleinement les jugements de la sharîʿah aussi bien dans leurs dimensions externes que dans leurs réalités internes.

Un individu qui accomplit les œuvres conformément aux règles régissant leur forme, tout en négligeant l’esprit de l’obéissance en son for intérieur, est tel un corps pourvu d’une belle apparence, mais dépourvu d’âme. De même, celui qui réalise la perfection interne dans son œuvre, au mépris des règles externes, est comme un homme noble de caractère mais d’apparence contrefaite.

L’exemple que nous venons de citer illustre la relation entre la jurisprudence et le soufisme. »

Puis, Monsieur Al-Mawdûdî évoqua les intrus qui imitent certaines apparences et paroles des soufis, sans se conformer à leurs actes, à leur éthique et à la droiture de leurs cœurs et montra que le soufisme est innocent de ces faux-prétendants. Cette position est celle de toute personne équitable et aimant sa religion. Puis, Monsieur Al-Mawdûdî mit en garde contre ces faux-prétendants disant : « Toute personne qui ne suit pas le Messager — paix et bénédictions sur lui — de façon correcte, et qui ne s’en tient pas à la voie droite qu’il a indiquée, n’a guère le droit de s’appeler soufi du point de vue de l’islam. Car l’islam ne saurait admettre un soi-disant soufisme déviant. » Puis il expliqua la vérité du soufi sincère et de son état spirituel inspiré par les enseignements raffinés du soufisme : « Le soufisme, au sens profond du terme, n’est que l’amour d’Allâh et de Son Messager, le Véridique. Je dirais même que c’est un amour fervent et dévoué qui exige une obéissance totale aux commandements d’Allâh et de Son Messager — paix et bénédictions sur lui. Le soufisme authentique n’est pas une entité indépendante de l’islam ; il consiste plutôt à honorer ses commandements avec une sincérité entière, une intention noble et un cœur pur. »

P.-S.

Traduit de l’arabe du site shazly.com.

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