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Vérités sur le soufisme
Section : Témoignages des Savants

Sheikh Muhammad ʿAbduh

mardi 13 juillet 2004

La revue Al-Muslim a publié un article intitulé "L’avis de Sheikh Muhammad ʿAbduh sur le soufisme", rapporté par Sheikh ʿAlî Mahdh - qu’Allâh lui fasse miséricorde - dans son Épître de l’ingéniosité où il dit : « Sheikh Muhammad ʿAbduh - qu’Allâh lui fasse miséricorde - dit : "Certains chercheurs en histoire musulmane, parmi ceux qui se sont intéressé aux innovations et aux coutumes qui sont apparues dans cette histoire, défigurant ainsi sa beauté, se sont fourvoyé sur la raison de la chute des musulmans dans l’ignorance. Ils ont opiné en effet que de toutes les raisons qui ont conduit les musulmans à l’ignorance de leur religion et à leur éloignement du monothéisme pur qui est la voie du salut, le tasawwuf jouait un rôle prépondérant. Mais il n’en est rien. À ce titre, citons brièvement la finalité du soufisme et ce qu’il est devenu.

Le tasawwuf fit son apparition au cours des premiers siècles de l’islam et jouissait d’une grande notoriété. Il visait initialement à rectifier les comportements, à éduquer les esprits, à les entraîner aux œuvres de la religion, à les attirer à celle-ci et à faire d’elle le souffle qui les anime, tout ceci, en même temps qu’il leur révélerait de manière progressive les sagesses et les secrets qu’elle renferme. Les juristes, qui s’arrêtaient à l’aspect extérieur des règlements liés aux cultes et aux transactions [1], dénonçaient la connaissance que les soufis avaient des secrets de la religion et les accusaient d’égarement et d’abjuration. Comme les juristes jouissaient à l’époque d’une grande influence sur le pouvoir et les sultans, les soufis durent cacher leur affaire et codifier une terminologie propre à leur usage et n’acceptaient aucun prétendant qu’après lui avoir posé diverses conditions et l’avoir soumis à de longues épreuves. Ils disaient : "Il est indispensable pour celui qui souhaite notre compagnie d’être un prétendant, ensuite un aspirant, puis un itinérant, et une fois qu’il s’est engagé dans le cheminement, il peut poursuivre jusqu’à la fin ou s’arrêter en chemin." Ils éprouvaient donc l’éthique du prétendant et suivaient son évolution à long terme pour s’assurer que sa volonté est authentique et sa détermination sincère et que son objectif n’est pas uniquement de percer leurs secrets. Puis, une fois qu’il gagnait leur confiance, ils l’instruisaient petit à petit." » [2]

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh ʿAbd Al-Qâdir ʿÎsâ, Haqâ’iq ʿan At-Tasawwuf, disponible en ligne sur le site Shazly.com.

Notes

[1Les transactions, al-muʿâmalât, désignent dans la terminologie juridique tout ce qui relève des relations humaines et sociales et des transactions commerciales qui peuvent avoir lieu entre les individus, tandis que les œuvres cultuelles, al-ʿibâdât, concernent uniquement le culte. NdT

[2D’après la revue Al-Muslim, n°6, paru le 1er Muharram 1378 A.H., p. 24.

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