L’auteur a entamé sa leçon sur les sectes musulmanes [1] par des propos comportant un certain nombre d’erreurs !
Mais le plus étonnant est qu’il est parvenu à une conclusion juste malgré toutes les erreurs qu’il a commises !
Il refuse en effet de reconnaître que les différentes sectes apparues dans l’Islam soient séparées par des divergences profondes ou que leur réconciliation soit empêchée par de grands obstacles.
Citons d’abord ce qu’il a écrit, afin que nous puissions, par la suite, donner une explication synthétique et claire du problème qui nous concerne. Il dit à la page 157 :
« 1. On attribue habituellement à l’Islâm une diversité et une multiplicité de sectes beaucoup plus grande que ne le permet une saine appréciation de ses réalités.
La faute en revient pour beaucoup à la théologie même de l’Islâm. Ayant mal compris une tradition qui, pour la gloire de l’Islâm, lui reconnaît 73 vertus en face des 71 du judaïsme et des 72 du christianisme, elle a fait de ces vertus 73 branches. En se fondant sur ce malentendu, on a été amené à compter autant de sectes, dont toutes appartiennent à l’enfer, à l’exception d’une seule, « celle qui échappe » (al-firqa al-nâdjiya), la seule qui mène au salut, c’est-à-dire qui soit conforme à la Sunna. Dans les milieux d’esprit plus tolérant, où naturellement ne peut manquer le nom de Ghazâlî, on a donné à cette proposition une tournure correspondant à la mentalité tolérante : « Toutes ces branches vont en paradis, une seule va en enfer : ce sont les Zindîq ». »
Il ajoute : « Cette mésintelligence de la tradition musulmane des 73 vertus, et leur transformation en « branches », a influencé parfois jusqu’aux conceptions occidentales. On ne parle pas seulement des quatre rites (par exemple : hanafite, mâlikite, etc.) comme sectes de l’Islâm ; on considère aussi comme telles les différences dogmatiques, les doctrines qui s’écartent des conceptions de l’orthodoxie générale, bien que jamais elles n’aient pu donner lieu à la formation d’Églises dissidentes. »
[1] Le mot "secte" est à considérer dans toute cette section, au sens étymologique et premier du terme, à savoir un "ensemble de personnes qui professent la même doctrine". Le mot n’a donc aucune connotation péjorative. NdT
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