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Défense du dogme et de la loi de l’Islam contre les atteintes des orientalistes
Section : Ascétisme et Soufisme

L’Islam est au-dessus de ces fantasmes

mercredi 24 mars 2004

Nous demandons : Que veut Goldziher après ce long périple ?

Il poursuit sans relâche sa tactique consistant à ôter tout mérite à l’Islam ; il n’a de cesse d’attribuer la beauté de cette religion aux autres civilisations ; il n’affiche son respect que pour les autres héritages culturels.

Les Musulmans conquérants, il a résolu de les décrire comme des êtres cupides lorsqu’il a constaté qu’ils étaient parvenus à détruire les idôlatries politiques régnant sur les Byzantins et sur les Perses.

Puis, lorsqu’il a entrevu que la voie de l’ascétisme modéré, ainsi que la décrivent de nombreux récits, caractérisait la vie de ces Musulmans, il conclut : C’est un emprunt à la Grèce antique ! Comme si les Arabes, lorsqu’ils disent que la meilleure voie est celle du juste milieu, avaient appris cette vertu de la bouche d’Aristote.

Et s’il constate que d’autres groupes de gens se sont enfoncés dans un ascétisme démesuré, il conclut : Il s’agit là d’une inclination empruntée au monachisme chrétien.

L’important, chez lui, est de toute manière que l’Islam n’a pas de vertu propre, et que les Arabes ne possèdent que ce qu’ils ont emprunté par-ci par-là.

On ne peut assurément prêter aucun crédit à un homme dont le fanatisme coule dans ses veines avec autant de puissance. On ne peut guère lui faire confiance lorsqu’il expose une question ou lorsqu’il porte un jugement.

Dans le cadre de cette leçon « Ascétisme et Soufisme », nous aimerions attirer l’attention sur certains aspects :

  1. La réforme du cœur humain et son emplissage par des sentiments nobles est l’objectif premier de l’Islam. C’est à cette fin que les versets coraniques ont été révélés et que les traditions prophétiques ont été édictées.

    La richesse des textes afférents à ce domaine constitue une science à part entière et trace une méthode éducative qui n’a pas sa pareille dans toutes les religions du monde, qu’elles soient d’origine céleste ou d’origine terrestre.

    Maints livres ont été rédigés à ce propos, rejetant les conceptions étrangères voulant s’infiltrer dans notre religion et s’appuyant exclusivement sur la pensée musulmane.

    J’ai d’ailleurs moi-même apporté ma pierre à cet édifice - quoique de manière limitée -, par mon livre Al-Jânib Al-ʿÂtifî fî Al-Islâm (L’Aspect sentimental de l’Islam) [1].

  2. Cet aspect de la pure culture islamique explique clairement le lien que doit entretenir le Musulman avec, d’une part, le monde terrestre et, d’autre part, le monde de l’au-delà. Il encadre par ailleurs la conception rationnelle de la divinité et le sentiment qu’éprouve le cœur envers son Seigneur.

    Les croyances et les cultes apportés par l’Islam détaillent tout cela d’une manière telle qu’aucune équivoque ne pourrait persister.

    Tout chercheur pourra dès lors distinguer la tradition musulmane authentique des innovations étrangères et intruses.

  3. Nous ne nions par l’existence d’erreurs intellectuelles et de comportements déviants qui ont influencé certains ascètes musulmans et certaines figures du soufisme.

    Nous sommes néanmoins les premiers à être déterminés à écarter ces erreurs, et à les chasser loin de notre vie intellectuelle et morale.

    Que ces erreurs soient directement imputables à leurs auteurs ou qu’elles se soient infiltrées chez nous en tant que conceptions et modes de vie étrangers appartenant à d’autres civilisations, nous refusons dans tous les cas que de telles innovations persistent parmi nous.

    De notre point de vue, elles ne sont rien que des banalités funestes, même si du point de vue des orientalistes, elles sont l’aboutissement merveilleux de la pensée grecque ou indienne.

    Dans le domaine des croyances et du culte, nous refusons avec fierté et orgueil toute addition qui serait apportée au Noble Livre et à la Pure Sunnah.

    Et nous souhaiterions, de tout auteur d’une idée et de tout promoteur d’une philosophie qui considère que ses conceptions se sont un tant soit peu inflitrées dans nos contrées, qu’il vienne récupérer avec tous nos remerciements sa philosophie ou son mode de pensée. Car ce que nous possédons nous suffit.

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Difâʿ ʿan Al-ʿAqîdah Wash-Sharîʿah didd Matâʿin Al-Mustashriqîn, éditions Nahdat Misr, deuxième édition, janvier 1997.

Notes

[1On ajoutera à ce livre d’autres ouvrages rédigés par la suite par le Sheikh Al-Ghazâlî, parmi lesquels Laysa min Al-Islâm (Pratiques non-islamiques), Fann Adh-Dhikr Wad-Duʿâ’ ʿind Khâtam An-Nabiyyîn (L’Art de l’invocation et de la prière chez le Sceau des Prophètes) ou encore Rakâ’iz Al-Îmân bayn Al-ʿAql Wal-Qalb (Les Piliers de la foi entre la raison et le cœur).

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