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Défense du dogme et de la loi de l’Islam contre les atteintes des orientalistes
Section : Développement de la loi

L’universalité et la pérennité du message

dimanche 23 mars 2003

Je n’arrive vraiment pas à comprendre comment ces imbécilités ont pu prendre une telle consistance dans l’esprit de cet homme. Il a en effet étudié le Coran et la Sunnah, et toute personne les ayant étudiés parvient logiquement aux conclusions suivantes :

  1. Lorsque Muhammad a annoncé aux gens qu’il était porteur d’un message, il n’a pas dit à son peuple qu’il était leur prophète spécifique. Dans les pires circonstances qu’il a vécues, lui et ses disciples, il a toujours soutenu que son message était universel et que sa prédication s’adressait à toute l’humanité…

    Oui, il a soutenu que l’Islam n’est pas une religion locale ne s’adressant qu’aux seuls Arabes. Il est en réalité une religion qui concerne toute créature qui en entend parler, et toute créature dotée d’une ouïe et d’une vue est tenue de le suivre.

    Il a également soutenu que sa religion était plus globale que celles des Prophètes qui l’ont précédé. Car ces derniers ne guidaient que leur entourage direct. Quant à lui, sa mission était universelle et s’adressait aussi bien aux hommes qu’aux djinns.

    Il dit ainsi : « […] Chaque Prophète était envoyé spécifiquement à son peuple. Quant à moi, j’ai été envoyé à toute l’humanité. » [1]

    Les textes et les événements tirés du Coran et de la Sunnah sont connus à cet égard, et nous ne nous étendrons pas à les mentionner…

  2. Ce Messager savait parfaitement que sa religion allait devenir prédominante, que les obstacles qui entraveraient sa progression allaient fondre, que rien n’allait résister à son expansion, que les autorités qui la combattaient et qui terrorisaient ses adeptes allaient disparaître une à une et enfin que les nuages d’équivoques que se transmettaient les sceptiques allaient se dissiper nuage après nuage.

    Le Coran a entériné cette vérité : « C’est Lui qui a envoyé Son Messager avec la guidée et la Religion de Vérité, pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l’aversion des idolâtres. » [2]

    Ou encore : « Dieu a promis à ceux d’entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu’Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l’a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu’Il a agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. » [3]

    Les Compagnons entendaient par ailleurs leur Prophète leur annoncer que la Terre allait se soumettre à eux, que les empires de Chosroès et de César allaient disparaître sous leurs mains. Effectivement, ils entendirent ce Messager jurer : « Par Dieu, leurs trésors seront dépensés dans le Sentier de Dieu. » [4] Puis ils se lancèrent après sa mort en direction de ces empires colossaux, comme s’ils avaient un rendez-vous avec la victoire ! Aucun doute ne leur traversa l’esprit quant au fait que la victoire leur était prescrite…

    Lorsque les Musulmans aperçurent le Blanc Palais de Chosroès s’érigeant devant eux, ils se souvinrent de la promesse du Messager de Dieu - rapportée par Muslim, d’après Jâbir Ibn Samurah - selon qui : « Une poignée de Musulmans conquerront la Maison Blanche, la Maison de Chosroès » [5], ou le peuple de Chosroès. A cette vue, leurs cœurs se raffermirent, leur détermination s’intensifia, leur engagement s’amplifia et leurs âmes désirèrent ardemment faire partie de cette poignée. C’est alors que Dirâr Ibn Al-Khattâb s’écria : « Dieu est le plus Grand ! Voici le Blanc de Chosroès ! Voici ce que le Clément nous a promis ! Son Messager nous a dit la vérité ! » Les Musulmans glorifièrent Dieu et entrèrent dans la ville.

    Saʿd s’établit ensuite dans le Blanc Palais et en fit un lieu de prière. Il y accomplit la prière et, lors de celle-ci, il récita les versets suivants : « Que de jardins et de sources ils laissèrent derrière eux ! Que de champs et de superbes résidences ! Que de délices au sein desquels ils jouissaient. Il en fut ainsi et Nous fîmes qu’un autre peuple en hérita. » [6] Il ne s’agit pas seulement des empires de César et de Chosroès : le monde entier sera guidé à l’Islam, trouvera sa sérénité dans cette guidance et brisera les jougs qui l’empêchent d’y parvenir, comme cela nous est rapporté entre autres par Ahmad d’après le Messager :

    « Cette affaire parviendra partout où parviennent le jour et la nuit. Dieu ne laissera pas une seule famille nomade ou sédentaire sans qu’Il ne la fasse entrer dans cette religion, pour honorer l’honorable, ou pour déshonorer le déshonorable. […] Un honneur par lequel Dieu honore l’Islam, ou un déshonneur par lequel Il déshonore la mécréance. » [7]

Comment peut-on ensuite prétendre que lorsque Muhammad a fait sa religion, il ne savait pas ce qu’il faisait, ni le sort qui lui était réservé, ni même que le monde allait l’embrasser ?

Comment Goldziher peut-il déduire de ces fantaisies que l’Islam n’a pas d’aptitude jurisprudentielle à légiférer pour les différentes populations et les différentes ethnies ? L’Islam serait tel une voiture que le propriétaire aurait rempli d’un gallon d’essence permettant tout juste de parcourir vingt ou trente miles avant que le carburant ne soit consommé et que le voyage n’arrive à son terme. Quiconque veut poursuivre la route devra apporter avec lui son propre carburant ! Car il n’y a plus d’essence, et le chauffeur est mort… !

Nul doute que l’orientaliste hongrois a absorbé un gallon de vin avant de transcrire ces inanités… !

Mais ce n’est pas là le plus étonnant. Plus étonnante encore est l’explication de l’héritage islamique qu’en donne cet homme. Toute personne sachant lire et écrire sait en effet que l’Islam se fonde en tout premier lieu sur le Livre et la Sunnah. Le Noble Livre, d’un point de vue jurisprudentiel, regorge de centaines de versets touchant aux divers arts de la législation. La Sunnah comprend des milliers de hadiths traitant les détails de la vie jurisprudentielle, les expliquant de manière fouillée… Le lien entre les jugements mentionnés et les avis juridiques relatés avec toutes sortes de sagesses et d’attention à l’intérêt commun a ouvert la voie à la déduction de lois par analogie : les hommes de science effectuent ainsi la comparaison entre les directives qu’ils connaissent déjà et les nouveaux cas similaires qui se présentent à eux…

C’est ainsi que l’Islam ne fut jamais pris au dépourvu face à de nouvelles situations. Il géra les affaires des populations qui l’embrassèrent d’une manière tellement authentique et tellement fine qu’elle n’a pas sa pareille dans l’histoire de l’humanité. Voyez donc ce que fait cet orientaliste lorsqu’il a constaté un tel succès…

Sa haine hideuse l’a aveuglé, si bien qu’il a fini par revenir à son imagination enivrée, prétendant que Muhammad ne savait pas ce qu’il faisait.

Dans ce cas, qu’est ce donc que cette profondeur législative s’érigeant sur la Sunnah de Muhammad et sur l’héritage qu’il a laissé ? !

P.-S.

Traduit de l’arabe aux éditions Nahdat Misr, cinquième édition, 1988.

Notes

[1Extrait d’un hadith rapporté par Al-Bukhârî, Muslim et An-Nasâ’î d’après Jâbir Ibn ʿAbd Allâh.

[2Sourate 61 intitulée le Rang, As-Saff, verset 9.

[3Sourate 24 intitulée la Lumière, An-Nûr, verset 55.

[4Hadith également rapporté sous la variante « Par Celui Qui détient mon âme dans Sa Main […] » ; rapporté par Al-Bukhârî, Muslim et Ahmad d’après Jâbir Ibn Samurah et Abû Hurayrah ; rapporté par At-Tirmidhî d’après Abû Hurayrah.

[5Hadith rapporté par Muslim et Ahmad d’après Jâbir Ibn Samurah.

[6Sourate 44 intitulée la Fumée, Ad-Dukhân, versets 25 à 28.

[7Hadith rapporté par Ahmad.

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