jeudi 24 mai 2001
La sourate prend son nom du mot dukhân au verset 10.
Sa période de révélation n’a pas pu être déterminée par une tradition authentique, les thèmes traités prouvent que cette sourate aussi a été révélée dans la même période que la sourate Az-Zukhruf (sourate 43) et quelques autres antérieures. Voici son contexte historique : lorsque les mécréants de la Mecque manifestèrent une aversion croissante dans leur attitude et leur comportement, le Saint Prophète pria : "O Dieu, aide moi avec une famine telle que celle de Joseph". Il pensait qu’en infligeant au peuple une calamité, celui-ci se rappellerait Dieu, son cœur se radoucirait et il accepterait la leçon. Allâh exauça sa prière et le pays entier fut touché d’une si terrible famine que tout le peuple en fut douloureusement affligé. Enfin quelques chefs Quraysh dont ʿAbdullah Ibn Masʿûd a mentionné en particulier le nom d’Abû Sufyân vinrent trouver le Saint Prophète et lui demander de prier Allâh de délivrer le peuple de la calamité. C’est à cette occasion qu’Allâh a révélé cette sourate.
L’introduction du discours révélé à cette occasion pour la remontrance et l’avertissement du peuple de la Mecque contient des points importants qui sont :
Après cette introduction, la question de la famine qui faisait rage à la Mecque a été discutée. Comme déjà mentionné, cette famine eut lieu en raison de la prière du Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — et il pria pour que quand la calamité arrive, elle annihile l’entêtement des mécréants et qu’enfin ils écoutent le reproche. Pour les opposants les plus têtus de la vérité, on aurait dit que cette attente avait été accomplie dans une certaine mesure à cause de la sévérité de la famine, ils s’écrièrent : "Ô seigneur, détourne ce tourment de nous et nous croirons." Sur ce point, d’une part, le Prophète avait été prévenu : "Ces gens ne retiendront aucune leçon de telles calamités. Quand ils se sont détournés du Messager, comment une simple famine peut-elle modifier leur incrédulité ?" D’autre part, voici ce qui a été dit aux mécréants : "Vous mentez quand vous dites que vous croirez dés que le tourment sera ôté. Nous le retirerons juste pour éprouver votre sincérité dans votre promesse. Il y a un désastre plus grand qui s’abattra sur vous. Vous avez besoin d’un coup plus dévastateur : les malheurs mineurs ne peuvent vous remettre sur le droit chemin."
Dans ce contexte, la sourate fait référence à Pharaon et à son peuple, sous-entendant que ces gens avaient fait face aux mêmes épreuves auxquels sont confrontés les chefs Quraysh. A eux aussi était venu un Messager noble et honorable. Ils avaient vu des signes évidents montrant clairement qu’il avait été désigné par Allâh. Ils avaient également continué à voir un signe après l’autre, mais les ignoraient par entêtement, jusqu’à ce qu’ils eussent décidé de mettre un terme à la vie du Messager, et ils y sont restés, ce qui depuis est devenu une leçon pour les peuples à jamais.
La sourate enchaîne sur le thème de l’Au Delà, idée que les mécréants de la Mecque niaient avec force. Ils disaient : "Nous n’avons jamais vu personne revenir
à la vie après la mort. Ramène nos ancêtres à la vie si tu dis vrai à propos de la vie dans l’Au-Delà." En réponse, voici les deux arguments qui ont été avancés :
En réponse à la demande des mécréants de ramener à la vie leurs ancêtres : "Il n’est pas possible de répondre tous les jours aux caprices des individus, mais Allâh a désigné une Heure où Il ressuscitera l’humanité entière simultanément et où elle devra rendre des comptes devant Sa Cour. Si quelqu’un veut se protéger là-bas, il doit y penser ici. Car personne ne pourra se sauver là bas par son pouvoir ou par le pouvoir de qui que ce soit d’autre."
En ce qui concerne la Cour d’Allâh, la sourate mentionne le destin de ceux qui seront déclarés coupables et la récompense qui sera attribuée à ceux qui seront déclarés victorieux. La sourate se termine avec cet avertissement : "Ce Coran vous a été révélé dans un langage simple, dans votre propre langue pour que vous le compreniez. Néanmoins, si vous ne le comprenez pas et insistez à voir votre triste fin, vous pouvez attendre ; notre Prophète aussi attend. Quoiqu’il doive arriver, cela arrivera au moment arrêté."
Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.
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