mardi 13 novembre 2001
La sourate tire son nom de l’expression « Wadin-naml » (la vallée aux fourmis), qui se trouve au verset 18, et signifiant que c’est une sourate racontant une histoire ayant trait à « An-Naml » (les fourmis).
Le sujet et le style présentent des ressemblances avec les sourates du milieu de la période mecquoise, ce qui est confirmé par les traditions. D’abord, selon Ibn ʿAbbâs et Jâbir Ibn Zayd, la sourate « Ash-Shuraa » fut révélée, puis la sourate « An Naml » et ensuite « Al Qasas ».
La sourate se compose de 2 discours : le premier allant du début de la sourate à la fin du verset 58, et le second du verset 59 à la fin de la sourate. Le thème du premier discours est que seules les personnes qui acceptent les vérités que le Livre présente comme étant des réalités essentielles de l’univers, qui font suivre leur croyance par l’obéissance et la soumission dans leur vie pratique, seules ces personnes peuvent être guidées par ce Livre et devenir dignes des bonnes promesses qui y sont faites.
Mais le refus de reconnaître l’Au-Delà est ce qui peut empêcher l’homme de suivre cette voie. Cette attitude le rend irresponsable, égoïste et très attaché à la vie de ce monde, ce qui à son tour l’empêche de se soumettre à Dieu et d’accepter les restrictions morales sur ses désirs et ses envies.
Après cette introduction, trois types de personnages sont présentés. Le premier type est incarné par Pharaon, par les chefs de Thamûd et par les rebelles du peuple de Lot, qui ne croyaient guère en l’Au-Delà et étaient par conséquent devenus les esclaves du monde. Même après avoir vu les miracles, ces personnes n’ont pas acquis la foi. Au lieu de cela, elles se sont retournées contre ceux qui les invitaient à la bonté et à la piété. Elles ont persisté à se comporter avec méchanceté, comportement que toute personne sensible détesterait. Elles n’ont pas tenu compte des remontrances avant d’être saisies par le châtiment d’Allâh.
Le deuxième type de personnages est le Prophète Salomon (Paix sur lui), que Dieu avait pourvu de richesses, d’un royaume et de grandeur dans des proportions jamais imaginées par les chefs des incrédules de la Mecque. Mais puisqu’il considérait pouvoir répondre devant Dieu et avait le sentiment que tout ce qu’il possédait, il le devait à la bonté de Dieu. Il avait adopté une attitude d’obéissance vis à vis de Lui et il n’y avait pas une ombre de vanité dans son caractère.
Le troisième type : La Reine de Sheba, qui a régné sur le peuple le plus riche et le plus célèbre de l’histoire de l’Arabie. Elle possédait tout ce qui peut rendre une personne prétentieuse et suffisante. Sa richesse et ses biens étaient bien plus importants que celle des Quraysh. Par la suite, elle a professé le polythéisme qui était non seulement le témoignage d’un mode de vie ancestral, mais qu’elle devait également suivre pour maintenir sa position de dirigeant. C’est pourquoi, il lui était beaucoup plus difficile que pour un païen moyen de renoncer à ses obligations religieuses et d’adopter la façon de vivre du monothéisme. Mais lorsque la vérité s’est imposée à elle, rien n’a pu l’empêcher de l’accepter. Sa déviance était due au fait qu’elle était née et avait grandi dans un environnement polythéiste et non pas qu’elle était esclave de ses désirs et de ses envies. Sa conscience n’excluait pas la soumission à Dieu.
Dans le second discours, l’attention se porte sur les réalités les plus visibles de l’univers. Les incrédules de la Mecque ont dû répondre à la question suivante : « Ces réalités témoignent-elles en faveur des croyances païennes que vous suivez ou bien en faveur de la vérité du monothéisme à laquelle le Coran vous invite ? » Après cela, le problème des incrédules a été souligné : « la chose qui les aveugle et les rend insensible à toute réalité évidente est le fait qu’ils nient l’Au-Delà. »
C’est cette raison qui les fait regarder chaque situation et chaque chose de la vie sans aucun sérieux. Car selon eux, puisque tout doit retourner à la poussière un jour et que la lutte qu’est la vie est vaine et sans objet, la vérité et l’erreur se valent. Par conséquent, la question de savoir si un système de vie est basé sur des fondements justes ou erronés perd son sens, à leurs yeux. Mais ce discours, comme nous l’avons souligné ci-dessous, n’a pas pour objet de dissuader le prophète et les musulmans d’appeler les personnes étourdies et têtues vers la voie du monothéisme. En fait, cela a pour but de réveiller ces derniers de leur sommeil.
Ainsi dans les versets 67 à 93, certaines choses sont-elles répétées de façon à donner aux gens une sensation d’Au-Delà et les prévenir des conséquences liées à leur imprudence, et les convaincre de la venue inéluctable de l’Au-Delà, comme le témoin oculaire d’un évènement qui convainc une autre personne qui n’y a pas assisté.
En conclusion, la réelle invitation du Coran, c’est à dire l’invitation à servir Allâh et uniquement Allâh est présentée de manière concise mais convaincante. Une fois avertis, les personnes qui l’acceptent le fond dans leur propre intérêt et celles qui le rejettent le font à leurs dépens. En effet, si les gens diffèrent leur foi jusqu’à ce qu’ils voient les signes de Dieu, moment à partir duquel ils n’auront plus d’autre choix que de croire et de se soumettre, ils devraient garder à l’esprit le fait qu’il s’agira là de l’heure du jugement et que se mettre à croire ne serait plus d’aucune utilité.
Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.
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