lundi 26 novembre 2001
La sourate a tiré son nom des mots « lima tuharrimu » (pourquoi interdis-tu) du tout premier verset. Aussi, ce n’est pas le titre du sujet abordé, mais le nom implique que c’est la sourate dans laquelle l’incident du tahrîm (prohibition, interdiction) a été mentionné.
En rapport avec l’incident du tahrîm évoqué dans cette sourate, les traditions du Hadîth mentionnent deux dames qui comptaient parmi les femmes du Noble Prophète, que le Salut et les Bénédictions de Dieu soient sur lui, en ce temps là : notre dame Saffiyah et notre dame Mariyah Al-Qibtiyyah. La première (c’est à dire notre dame Saffiyah) a été épousée par le Noble Prophète, que le Salut et les Bénédictions de Dieu soient sur lui, après la conquête de Khaybar, et Khaybar a été vaincue, comme cela a été unanimement rapporté, en l’an 7 A.H. L’autre dame, Mariyah, avait été présentée au Noble Prophète, que le Salut et les Bénédictions de Dieu soient sur lui, par Muqawqis, le dirigeant de l’Égypte en l’année 7 de l’Hégire. Celle-ci lui donna son fils, Ibrahîm, durant Dhu’l-Hijjah, en A.H. 8. Ces évènements historiques déterminent, presque précisément, que cette Sourate a été révélée pendant l’an 7 ou 8 A.H.
C’est une sourate très importante dans laquelle quelques questions furent éclaircies notamment sur la signification importante qui se réfère à quelques incidents concernant les femmes du Noble Prophète — paix et bénédictions sur lui —.
Premièrement, que le pouvoir pour prescrire les limites du licite et de l’illicite, du permis et de l’interdit, est entièrement détenu par Allâh. Rien n’a été délégué même au Prophète d’Allâh lui-même, alors ne parlons même pas d’un homme quelconque. Le Prophète en tant que tel peut déclarer quelque chose licite ou illicite uniquement s’il reçoit une inspiration d’Allâh pour le faire, que ce soit par une inspiration transcrite dans le Coran, ou une inspiration qui lui est communiquée secrètement. De plus, même le Prophète n’est pas autorisé à déclarer illicite lui-même tout ce qui a été rendu licite par Allâh.
Deuxièmement, dans toutes les sociétés, la position du Prophète est très délicate. Un incident mineur subit par un homme ordinaire dans sa vie peut n’avoir aucune incidence, mais il assume le statut de loi lorsqu’il est éprouvé par un Prophète. C’est pourquoi la vie des Prophètes a été tenue sous la surveillance étroite d’Allâh afin qu’aucun de leur acte, le plus insignifiant soit-il, ne puisse dévier de la Volonté Divine. Chaque fois qu’un tel acte a émané d’un Prophète, il a été rectifié et ceci immédiatement, de manière à ce que la loi islamique et ses principes puissent gagner les gens dans leur pureté absolue non seulement à travers le livre Divin, mais aussi à travers l’excellent exemple du Prophète, et ils ne doivent rien inclure qui soit en contradiction avec la Volonté Divine.
Troisièmement, et cela vient automatiquement à la suite du point cité ci-dessus, lorsque le Noble Prophète — paix et bénédictions sur lui — a reçu un rappel sur une chose mineure, qui a non seulement été corrigée mais aussi enregistrée, cela nous donne la pleine satisfaction que quelques soient les actions, les commandements ou instructions que nous trouvons maintenant dans la vie pure du Noble Prophète, sur qui rien n’a été déclaré par nature à être critiqué ou corrigé d’Allâh, ils sont entièrement basés sur la vérité, sont en complète conformité avec la Volonté Divine et nous pouvons tirer conseil d’eux avec entière confiance et tranquillité d’esprit.
La quatrième chose que nous apprenons de ce discours concerne le Noble Messager lui même - la révérence et le respect envers lui ont été inscrits par Dieu lui-même une partie nécessaire de la Foi de Ses serviteurs. Il a été établi dans cette sourate qu’une fois, durant sa Noble vie, il a rendu illégal pour lui, une chose qui avait été déclarée légale par Allâh, pour faire plaisir à ses femmes. Alors Allâh, Lui même déclaré comme mères des fidèles et dignes de la plus haute estime et du plus grand honneur, les a sévèrement réprimandées pour leur erreur.
Ainsi, cette critique du Prophète ainsi que cet avertissement administré aux femmes n’ont pas été faits secrètement mais inclus dans le Livre, que la Ummah toute entière doit lire et réciter à jamais. Évidemment, faire mention de cela dans le Livre d’Allâh n’avait pas, et ne pourrait avoir, pour but de rabaisser Son Messager et les mères des fidèles, aux yeux des croyants. Et cela aussi est évident qu’il n’y a pas un musulman qui ai perdu son respect pour eux dans son cœur après avoir lu cette sourate du Coran.
Donc, il n’y avait pas d’autre raison de mentionner ces choses dans le Coran sinon qu’Allâh veut informer les croyants de la manière correcte de leur témoigner du respect dû à leur grande personnalité.
Le Prophète est un Prophète, et non pas Dieu, qui Lui, ne peut commettre d’erreur. Le respect du Prophète n’a pas été imposé parce qu’il est infaillible, mais parce qu’il est un représentant parfait de la Volonté Divine et Allâh n’a laissé aucune de ses erreurs sans être corrigées.
Donc, on nous donne la satisfaction que le parfait modèle de vie laissé par le Noble Prophète représente complètement et entièrement la volonté d’Allâh. De même, les Compagnons ou les saintes-femmes du Prophète, étaient humains, non pas des anges ou des surhommes. Ils pouvaient commettre des erreurs. Quel que soit le rang qu’ils ont atteint, cela est devenu possible uniquement parce que les conseils donnés par Allâh et la formation donnée par le Messager d’Allâh les avaient modelés dans les modèles les plus excellents.
Quelles que soient l’estime et la révérence qu’ils méritent, cela doit se faire à la lumière de ce fondement et non sur une quelconque présomption sur leur infaillibilité. C’est pour cette raison, à chaque fois que, durant la vie du Prophète — paix et bénédictions sur lui — les Compagnons ou les Nobles femmes ont été amenés à commettre une erreur due à la faiblesse humaine, ils ont été corrigés. Certaines de leurs erreurs ont été corrigées par le Noble Prophète, comme cela a été mentionné à de nombreux endroits dans les hadiths ; quelques autres erreurs ont été mentionnées dans le Coran et Allâh lui-même les a corrigés pour que les Musulmans ne puissent pas exagérer dans la notion du respect et de la révérence dû à leur prédécesseur, qui pourraient les élever de l’humanité au statut de Dieux et Déesses. Si l’on étudie le Coran attentivement, on voit passer des exemples de cela les uns après les autres.
Dans la sourate Âl ʿImrân, en rapport avec la bataille de Uhud, il a été annoncé aux Compagnons : « Et certes, Allâh a tenu Sa promesse envers vous, quand par Sa permission vous les tuiez sans relâche, jusqu’au moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes disputés à propos de l’ordre donné, et vous avez désobéi après qu’Il vous eut montré (la victoire) que vous aimez ! Il en était parmi vous delà. Puis Il vous a fait reculer devant eux, afin de vous éprouver. Et certes Il vous a pardonné. Et Allâh est Détenteur de la grâce envers les croyants. » (V.152)
Dans la sourate An-Nûr, en rapport avec la calomnie contre Hadrat Aïcha, il a été dit aux croyants : « Pourquoi, lorsque vous l’avez entendue (cette calomnie), les croyants et les croyantes n’ont-ils pas, en eux-mêmes, conjecturé favorablement, et n’ont-ils pas dit « C’est une calomnie évidente ? » Pourquoi n’ont-ils pas produit (à l’appui de leurs accusations) quatre témoins ? S’ils ne produisent pas de témoins, alors ce sont eux, auprès d’Allâh, les menteurs. N’eussent été la grâce d’Allâh sur vous et Sa Miséricorde ici-bas comme dans l’au-delà, un énorme châtiment vous aurait touchés pour cette (calomnie) dans laquelle vous vous êtes lancés, quand vous colportiez la nouvelle avec vos langues et disiez de vos bouches ce dont vous n’aviez aucun savoir ; et vous le comptiez comme insignifiant alors qu’auprès d’Allâh cela est énorme. Et pourquoi, lorsque vous l’entendiez, ne disiez-vous pas : « Nous ne devons pas en parler. Gloire à Toi (ô Allâh) ! C’est une énorme calomnie » ? Allâh vous exhorte à ne plus jamais revenir à une chose pareille si vous êtes croyants. » (Vv. 12-17)
Dans la sourate Al-Ahzâb, il a été dit aux Nobles femmes : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses : « Si c’est la vie présente que vous désirez et sa parure, alors venez ! Je vous donnerai (les moyens) d’en jouir et vous libérerai (par un divorce) sans préjudice. Mais si c’est Allâh que vous voulez et Son messager ainsi que la Demeure dernière, Allâh a préparé pour les bienfaisantes parmi vous une énorme récompense ». (Vv. 28-29) Dans la sourate Jumuʿah, il a été dit à propos des Compagnons : « Quand ils entrevoient, quelque commerce ou quelque divertissement, ils s’y dispersent et te laissent debout. Dis « Ce qui est auprès d’Allâh est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Allâh est le Meilleur des pourvoyeurs ». Dans la sourate Al-Mumtahanah, Hâtib bin Ali Balta’ah, un compagnon qui s’était battu à Badr, a été sévèrement réprimandé parce qu’il avait envoyé en secret une information secrète aux mécréants de Quraysh au sujet de l’invasion avant la conquête de la Mecque.
On retrouve tous ces cas dans le Coran, celui-là même où Allâh a Lui-même gratifié les Compagnons et les Nobles femmes pour leur grands mérites et leur a accordé l’assurance de Sa grande satisfaction, en disant : « Allâh les agrées et eux L’agrée ». C’était ce même apprentissage modéré et équilibré de la révérence et de l’estime des grands hommes, qui a préservé les Musulmans de tomber dans l’abîme de l’adoration dans lequel les Juifs et les Chrétiens se sont fourvoyés, et c’est le résultat de ce même enseignement qu’il y a dans les livres que les éminents disciples de la sunnah ont compilés dans les sujets des hadîths, dans les commentaires du Coran et de l’Histoire, qui non seulement ont relaté l’excellence et les grands mérites des Compagnons, des Nobles femmes et des autres hommes illustres qui ont été mentionnés mais relatent également les incidents relatifs à leurs faiblesses, leurs erreurs et leurs fautes montrées et mentionnées sans aucune hésitation, alors que ces mêmes Savants étaient les plus reconnaissants des mérites et de la grandeur de ces hommes et ils ont compris les frontières et les limites de la révérence mieux que ceux qui prétendent aujourd’hui être les défenseurs de la Révérence envers nos prédécesseurs.
La cinquième chose qui a été explicitement mentionnée dans cette sourate est que la Religion d’Allâh est absolument équitable et juste. Il y a pour chaque personne juste de quoi devenir digne en se basant sur la foi et le travail. A cet égard, trois sortes de femmes ont été citées et particulièrement des exemples avant les Nobles femmes. Un exemple est celui des femmes des Prophètes Noé et Loth, qui si elles avaient cru et avaient accepté de suivre leurs illustres maris, auraient occupé le même rang et la même position sociale dans la communauté Musulmane que celle des femmes du Noble Prophète Mohammad — paix et bénédictions sur lui —. Mais puisqu’elles étaient mécréantes, leur titre de femme de Prophète ne les a pas sauvées et elles ont été jetées en Enfer.
Le deuxième exemple est celui de la femme de Pharaon, qui malgré qu’elle eût été la femme d’un ennemi déclaré de Dieu, a cru et a choisi de suivre une autre voie que celle tracée par les partisans de Pharaon, et le fait qu’elle soit la femme d’un mécréant ne lui a causé aucun mal et Allâh l’a rendue digne du Paradis. Le troisième exemple est celui de notre dame Myriam (Marie) (que la paix soit sur elle), qui est parvenue au plus haut rang parce qu’elle a surmontée l’épreuve sévère à laquelle Allâh avait décidé de la soumettre. A part Marie aucune autre fille chaste et droite dans le monde n’a jamais été mise à une épreuve aussi dure que celle-ci : malgré qu’elle eût été célibataire, elle fût mise enceinte miraculeusement par l’ordre d’Allâh et informée de la mission à laquelle le Seigneur la destinait.
Quand notre dame Myriam a accepté cette décision et a consenti à endurer, telle une véritable croyante, tout ce qu’il y aurait à endurer dans le but d’accomplir la volonté d’Allâh, Allâh l’a ensuite exaltée au Noble rang de Sayyidatu an-nisa’ fil-Jannah : « Dame des femmes au Paradis » (Musnad Ahmad).
De plus, une autre vérité que nous apprenons de cette sourate c’est que le Noble Prophète — paix et bénédictions sur lui — n’a pas reçu d’Allâh uniquement le savoir figurant dans le Coran mais également d’autres choses par la Révélation et qui n’ont pas été inscrites dans le Coran. La preuve de ceci est claire dans le verset 3 de cette sourate. Dans celle-ci on nous dit que le Noble Prophète — paix et bénédictions sur lui — a confié un secret à l’une de ses femmes qui l’a ensuite divulgué à une autre. Allâh a informé le Noble Prophète de cette erreur. Alors, quand le Noble Prophète a averti celle-ci, elle demanda : « Qui t’en a donné nouvelle ? » Il répondit : « C’est l’Omniscient, le Parfaitement Connaisseur qui m’en a avisé ». Maintenant la question est de savoir où se trouve dans le Coran le verset dans lequel Allâh a dit : « Ô Prophète, le secret que tu avais confié à l’une de tes femmes a été révélé par elle à une autre personne, ou à un tel ou tel autre » ? S’il n’y a pas un tel verset dans le Coran, et évidemment il n’y en a aucun, c’est une preuve irréfutable qu’il a été révélé au Noble Prophète en plus du Coran. Cela réfute les dires ceux qui renient le Hadith qui allèguent que rien n’a été révélé au Noble Prophète — paix et bénédictions sur lui — à part le Coran.
Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.
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