jeudi 25 octobre 2001
Le nom de cette sourate, Al-Mu’min [1] est tiré du verset 28 [2] : c’est dans cette sourate que le croyant de la parentèle de Pharaon a été mentionné.
Selon Ibn ʿAbbâs et Jâbir Ibn Zayd, cette sourate fut révélée juste après la sourate Az-Zumar, les Groupes. Ainsi, leur ordre actuel dans le Coran correspond-il à l’ordre chronologique de leur révélation.
Les conditions dans lesquelles cette sourate fut révélée transparaissent clairement dans son contenu et les sujets qu’elle aborde. A La Mecque, les mécréants étaient engagés dans deux types d’actions envers le Saint Prophète. D’une part, ils essayaient de faire naître toutes sortes de soupçons et de doutes dans l’esprit des gens vis-à-vis de l’enseignement du Coran, du message de l’islam et à l’égard du Noble Prophète lui-même, en lançant des disputes et des polémiques et en manifestant des contestations hors de propos ; de nouvelles accusations étaient sans cesse lancées pour que le Saint Prophète et les croyants s’épuisent et se lassent de leur répondre. D’autre part, ils s’organisèrent pour attenter à la vie du Prophète ; ils ourdirent complot après complot et à une occasion, ils se décidèrent à mettre à l’œuvre leur conspiration. Al-Bukhârî rapporte que notre maître ʿAbd Allâh Ibn ʿAmr Ibn Al-ʿÂs dit qu’un jour, alors que le Saint Prophète priait dans l’enceinte de la Kaʿbah, ʿUqbah Ibn Abî Muʿayt s’avança brusquement vers lui et enroula son cou d’un linge tout en le
tressant pour l’étrangler. Notre maître Abû Bakr arriva à temps et le repoussa. ʿAbd Allâh dit que lorsque Abû Bakr luttait contre cet homme cruel, il prononça ces paroles : "Voudrais-tu tuer un homme seulement parce qu’il dit : "Mon Seigneur est Allâh ?"". Cette anecdote est mentionnée, avec quelques variantes par Ibn Hishâm, An-Nasâ’î et Abû Hâtim.
Ces deux aspects ont été exprimés d’emblée dans cette sourate. Puis, tout au long de la sourate, ils sont sans cesse réexprimés d’une manière incisive et instructive.
En réponse à leur tentative de meurtre, l’histoire du croyant de la cour de Pharaon a été narrée (cf. versets 23 à 55). Elle vise à donner trois enseignements différents à trois catégories de personnes :
Pour ce qui est des complots perpétrés à La Mecque de jour comme de nuit pour défaire la Vérité, des arguments ont été fournis à l’appui des doctrines du Monothéisme et de l’Au-Delà, lesquelles étaient le réel point d’achoppement entre le Prophète et les mécréants. Il a été précisé simplement et sans couvert que les mécréants disputaient de ces vérités sans aucun savoir. De plus, les motifs réels du conflit entre les chefs de Quraysh et le Noble Prophète ont été dévoilés. Visiblement ils essayaient de faire croire aux gens du commun qu’ils avaient des objections véritables aux enseignements du Prophète et sa prétention au statut prophétique ; ce serait pour cette raison qu’ils n’étaient pas disposés à l’écouter. Mais en réalité, il s’agissait d’une lutte de pouvoir. Dans le verset 56, ils ont été ouvertement avertis : "La véritable raison de votre rejet est l’arrogance et la vanité. Vous pensez qu’en reconnaissant la mission prophétique de Muhammad - paix sur lui - votre pouvoir et votre autorité cesseront. C’est pour cette raison que vous employez tous les moyens possibles pour le frustrer et le battre."
Dans le même sens, les mécréants ont été avertis une fois de plus que : "Si vous ne cessez pas de vous battre contre les Révélations de Dieu, vous serez condamnés à subir le destin des nations du passé. Un plus grand tourment vous attendra dans l’Au-Delà. Ce jour-là vous vous repentirez, mais il sera trop tard."
Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.
[1] Cette sourate s’appelle aussi Ghâfir (le Pardonneur), en vertu de ses premiers versets. "Hâ-Mîm. La révélation du Livre vient d’Allâh, le Puissant, l’Omniscient. Le Pardonneur des péchés, l’Accueillant au repentir, le Dur en punition, le Détenteur des faveurs. Point de divinité à part Lui et vers Lui est le devenir".
[2] Le verset 28 : "Et un homme croyant de la famille de Pharaon, qui dissimulait sa foi, dit : ‹Tueriez-vous un homme parce qu’il dit : ‹Mon Seigneur est Allâh› ? Alors qu’il est venu à vous avec les preuves évidentes de la part de votre Seigneur. S’il est menteur, son mensonge sera à son détriment ; tandis que s’il est véridique, alors une partie de ce dont il vous menace tombera sur vous›. Certes, Allâh ne guide pas celui qui est outrancier et imposteur !"
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