mardi 9 octobre 2001
La sourate tire son nom du tout premier verset, de l’expression "Innâ fatahnâ laka fathan mubînâ" (Certes nous t’avons accordé une conquête éclatante). Al-Fath (La Conquête) est non seulement le nom de la sourate mais est aussi le sujet qui y est traité, car elle a trait à la grande victoire qu’Allâh a assurée au Saint Prophète et aux Musulmans à travers la trêve d’Al-Hudaybiyah.
Les traditions s’accordent à dire qu’elle a été révélée au mois de Dhul-Qiʿdah en l’an 6 de l’Hégire, alors que le Saint Prophète revenait vers Médine, après avoir conclu la Trêve d’Al-Hudaybiyah avec les mécréants de la Mecque.
Les événements en rapport avec cette sourate commencèrent comme suit : Un jour le Saint Prophète vit en songe qu’il marchait vers La Mecque avec ses Compagnons et il se vit en train d’y accomplir la ʿUmrah. De toute évidence, le rêve du Prophète ne pouvait être un rêve anodin, ni une simple fiction, il s’agissait plutôt d’une inspiration Divine comme Allâh Lui-Même le confirma plus bas dans le verset 27 où il dit que Lui-Même avait montré ce rêve à son Messager. Par conséquent, il ne s’agissait pas d’un simple rêve mais d’une inspiration divine que le Saint Prophète devait exécuter et suivre.
Apparemment, il ne semblait pas possible de se conformer à cette inspiration. Les Qurayshites incrédules avaient défendu aux musulmans de se rendre à la Kaʿbah au cours des six dernières années et aucun musulman n’avait été autorisé pendant cette période à approcher la Kaʿbah afin d’ accomplir le Hajj et la ʿUmrah. Par conséquent, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’ils permettent au Saint Prophète d’entrer à La Mecque accompagné de ses Compagnons. Si les musulmans se rendaient à La Mecque vêtus de leurs vêtements de pèlerinage et avec l’intention d’accomplir le Hajj, tout en emportant leurs armes, cela aurait provoqué leurs ennemis et donc incité à la guerre. Mais s’ils s’y rendaient sans armes, cela revenait à mettre leur vie en danger.
Dans de telles conditions, personne ne voyait comment l’inspiration divine pouvait être réalisée. Mais le point de vue du Prophète était différent. Il se devait d’exécuter l’ordre que son Seigneur lui intimait quel qu’il fût sans aucune crainte, ni aucune appréhension, ni aucun doute. Par conséquent, le Saint Prophète informa ses Compagnons de son rêve et commença à faire les préparatifs du voyage. Parmi les tribus vivant dans les environs, il fit également l’annonce publique qu’il allait accomplir la ʿUmrah et que les gens pouvaient se joindre à lui. Ceux qui en jugèrent selon les conditions apparentes pensèrent que lui et ses Compagnons allaient se jeter dans la gueule du loup et donc personne n’était enclin à les accompagner dans cette expédition. Mais ceux qui avaient vraiment foi en Allâh et en Son Messager étaient les moins gênés par les conséquences. Pour eux, le fait que l’inspiration soit divine et que le Prophète d’Allâh ait décidé de mener à bien ce projet suffisait. Après cela, rien ne pouvait les empêcher d’accompagner le Messager d’Allâh.
Ainsi, mille quatre-cents compagnons se préparèrent à le suivre dans ce voyage hautement périlleux. Cette caravane bénie se mit en route pour Médine au début du mois de Dhul-Qiʿdah, en l’an 6 de l’Hégire. À Dhul-Hulayfah, ils revêtirent leurs vêtements de pèlerins avec l’intention d’accomplir la ʿUmrah . Ils prirent soixante-dix chameaux avec des colliers autour du cou indiquant par là qu’ils étaient destinés au sacrifice ; ils gardèrent seulement chacun une épée dans son fourreau, ce que tout pèlerin de la Kaʿbah était autorisé à porter selon la coutume reconnue en Arabie, à l’exclusion de toute autre arme. Ainsi, la caravane partit pour la Kaʿbah, la Maison d’Allâh à La Mecque, en chantant l’invocation prescrite : "Labbayk Allâhuma Labbayk !".
La nature des relations entre La Mecque et Médine à cette époque n’était que trop bien connue de tous les arabes. Tout juste l’année précédente, au mois de Shawwâl de l’an 5 de l’Hégire, les Qurayshites avaient rassemblé les tribus arabes en une coallition et avaient assailli Médine et c’est là qu’avait eu lieu la Bataille de la Tranchée. Donc, quand le Saint Prophète se mit en route avec une si grosse caravane pour la ville d’origine de son ennemi assoiffé de sang, toute l’Arabie fut stupéfaite ; les gens remarquèrent également que la caravane n’avait pas l’intention de se battre mais qu’elle se dirigeait vers la Maison d’Allâh pendant "un mois sacré" en tenue de pèlerinage emmenant avec elle les animaux à sacrifier et qu’elle était totalement dépourvue d’armes.
Les Qurayshites étaient déconcertés par cette initiative audacieuse prise par le Saint Prophète. Dhul-Qiʿdah était l’un de ces mois sacrés et de paix où s’effectuait le pèlerinage en Arabie depuis des siècles. Personne, pendant ce mois, n’avait le droit d’interférer avec une caravane qui pourrait venir pour le Hajj ou la ʿUmrah en tenue de pèlerinage ; cela était tellement sacré, que même une tribu ennemie ne pouvait être empêchée de traverser son territoire selon la règle reconnue dans ce pays.
Les Qurayshites se trouvaient donc face à un dilemme, car s’ils attaquaient cette caravane médinoise et l’empêchaient de rentrer à la Mecque, cela soulèverait une vague de protestation dans toute la région et toutes les tribus arabes penseraient que les Qurayshites voulaient monopoliser la Kaʿbah, et chaque tribu se serait méfiée car cela aurait signifié que l’autorisation d’accomplir le Hajj ou la ʿUmrah ne dépendrait à l’avenir que de la volonté des Qurayshites et que ceux-ci auraient empêché toute tribu avec laquelle ils étaient en froid de visiter la Kaʿbah, tout comme ils avaient arrêté les pèlerins Médinois. Ils pensèrent que ce serait là une grave erreur, qui pourrait soulever contre eux une vaste révolte dans toute l’Arabie. Mais d’autre part, s’il permettait à Muhammad - paix et bénédictions d’Allâh sur lui - et à son importante caravane d’entrer dans la ville en toute sécurité, ils perdraient leur image de pouvoir en Arabie et les gens diraient qu’ils ont eu peur de Muhammad.
Finalement, après une grande vague de confusion, de perplexité et d’hésitation, leur soit-disant sens de l’honneur prit le dessus et, au nom de leur prestige, ils décidèrent d’empêcher à tout prix l’entrée dans la cité de la Mecque de la caravane.
Le Saint Prophète avait envoyé un homme des Banû Kaʿb pour espionner les Qurayshites afin qu’il soit tenu informé de leurs intentions et mouvements. Quand le Saint Prophète atteignit Usfan, cet homme leur fit savoir que les Qurayshites avait atteint Dhû Tuwa avec tout un équipement et qu’ils avaient envoyé Khâlid Ibn Al-Walîd avec deux cents cavaliers en détachement en direction de Kuraʿ Al-Ghamim pour les intercepter. Les Qurayshites voulaient d’une façon ou d’une autre provoquer les Compagnons du Saint Prophète au combat afin qu’ils puissent dire aux autres Arabes que la caravane s’était déplacée effectivement pour se battre et que leurs tenues de pèlerins n’étaient qu’une ruse.
En recevant ces informations, le Saint Prophète changea immédiatement d’itinéraire et suivit une piste tortueuse et rocheuse pour arriver à Hudaybiyah qui était située juste à la frontière du territoire sacré de La Mecque. Là, il reçut la visite de Budayl Ibn Warqa, le chef des Banû Khuzaʿah, accompagné de quelques hommes de sa tribu. Ils lui demandèrent pourquoi il était là. Le Saint Prophète répondit que lui et ses Compagnons étaient venus seulement pour le pèlerinage à la Maison d’Allâh et pour tourner autour d’elle en tant qu’acte d’adoration et non de guerre. Les hommes de Khuzaʿah allèrent répéter cela aux chefs de Quraysh et leur conseillèrent de ne pas interférer avec des pèlerins. Mais les Qurayshites étaient obstinés. Ils envoyèrent Hulays Ibn ʿAlqamah, le chef des Ahabish, au Saint Prophète pour le persuader de repartir. Ils espéraient que quand Muhammad - paix et bénédictions d’Allah sur Lui - refuserait d’écouter Hulays, ce dernier reviendrait déçu et par conséquent les Ahabish s’aligneraient de leur coté.
Mais quand Hulays revint et vit que toute la caravane portait ses vêtements de pèlerinage, qu’elle avait apporté des chameaux à sacrifier avec des colliers festifs autour du cou et qu’elle était venue pour vénérer la Maison d’Allâh et non pas pour se battre, il retourna à la Mecque sans avoir discuté avec le Saint Prophète. Il dit clairement au chef de Quraysh que ces gens-là n’avaient d’autre objectif que celui de rendre visite à la Kaʿbah ; s’ils avaient l’intention d’interdire leur entrée, les Ahabish n’allaient pas s’associer à un tel acte, parce qu’ils ne s’étaient pas alliés à eux pour les soutenir au détriment des traditions et coutumes sacrées.
Ensuite, les Qurayshites envoyèrent ʿUrwah Ibn Masʿûd Ath-Thaqafî ; il entra dans de longues négociations avec le Saint Prophète afin de le persuader d’abandonner son idée de rentrer dans la cité mecquoise. Mais le Saint Prophète lui donna la même réponse que celle donnée à Khuzaʿah, à savoir qu’il n’était pas venu pour se battre mais pour faire honneur à la maison d’Allâh et faire son devoir religieux. ʿUrwah repartit et dit aux Qurayshites : " J’ai été dans les cours de César et de Chosroes, ainsi qu’à celle du Négus, mais par Dieu, jamais je n’ai vu un peuple aussi dévoué à un roi comme le sont les Compagnons de Muhammad - paix et bénédictions d’Allâh sur lui. Quand Muhammad faisait ses ablutions, ils ne laissaient pas l’eau utilisée tomber sur le sol mais ils s’en frottaient le corps et les vêtements. Maintenant, à vous de voir ce que vous avez à faire".
Parallèlement, alors que les messages arrivaient et les négociations étaient encore en cours, les Qurayshites essayaient inlassablement de lancer en secret des attaques sur le camp musulman afin de provoquer les Compagnons et de quelque façon que ce soit les inciter à la guerre. Mais, à chaque fois, la tolérance et la patience des Compagnons et la sagesse et la sagacité du Prophète finissaient par frustrer leurs desseins. Une fois, quarante ou cinquante de ces hommes vinrent la nuit et attaquèrent le camp musulman avec des pierres et des flèches. Les Compagnons les emprisonnèrent tous et les présentèrent au Saint Prophète, mais il les laissa partir.
Lors d’une autre tentative, quatre-vingts hommes vinrent en provenance de Tanʿîm juste au moment de la prière de Fajr et tentèrent une attaque surprise. Ils furent également pris, mais une fois de plus le Saint Prophète leur pardonna. Ainsi, les Qurayshites continuèrent à récolter échec après échec dans chacune de leurs tentatives. Enfin, le Saint prophète fit de notre maître ʿUthmân - qu’Allâh soit satisfait de lui - son messager pour les mecquois afin de les informer qu’ils n’étaient pas venus pour se battre mais seulement en vue du pèlerinage, qu’ils avaient apporté avec eux les chameaux à sacrifier et qu’ils allaient repartir après le pèlerinage et le sacrifice. Mais les Qurayshites n’étaient pas d’accord et retinrent notre maître ʿUthman dans la cité.
Pendant ce temps, une rumeur colporta l’assassinat de notre maître ʿUthmân. Ne le voyant pas revenir dans les délais prévus, les Musulmans crurent à cette rumeur. Ils ne pouvaient alors plus faire preuve de tolérance. Le motif de l’entrée à La Mecque changea à ce moment précis. Initialement, ils n’avaient pas l’intention d’utiliser la force. Mais après la mise à mort de leur ambassadeur, les Musulmans n’avaient d’autre choix que celui de préparer la guerre. Alors le Saint Prophète rassembla tous ses Compagnons et leur fit jurer de lutter jusqu’à leur mort. Étant donnée la situation critique, il ne s’agissait pas d’un engagement ordinaire. Les musulmans présents n’étaient alors que mille quatre cents. Ils étaient venus sans armes, faisaient camp à la frontière de la Mecque, à quatre cents kilomètres de leur ville. L’ennemi pouvait attaquer en force et les cerner grâce à ses alliés des tribus voisines.
Néanmoins, aucun membre de la caravane, sauf un, ne refusa de porter le serment de lutter jusqu’à la mort, et il ne pouvait y avoir une meilleure preuve de dévouement et de sincérité pour la cause d’Allâh. Cette promesse fit son entrée dans l’histoire de l’islam sous le nom de "Serment de l’Agrément" (Bayʿat Ar-Ridwân). Plus tard, on apprit que notre maître ʿUthmân était vivant. Non seulement fut-il relâché mais arriva une délégation quraisite sous la direction de Suhayl Ibn ʿAmr pour négocier la paix avec le Saint Prophète. Les Qurayshites n’insistèrent plus alors sur l’interdiction de l’entrée à La Mecque du Saint Prophète et de ses Compagnons. Cependant, pour garder la face, ils insistèrent pour que cette année là il retourne à Médine et qu’il revienne l’année suivante pour accomplir la ʿUmrah.
Après de longues négociations, la paix fut conclue sous les termes suivants :
Lorsque les conditions du traité furent réglées, l’armée musulmane entière était profondément peinée. Personne ne comprenait l’intérêt que le Saint Prophète trouvait en acceptant ces conditions. Personne n’avait la clairvoyance pour prévoir le grand bénéfice qui allait résulter de ce traité. Les Qurayshites incrédules le considéraient comme une victoire, et les Musulmans, attristés, se demandaient pourquoi s’humilier en acceptant ces conditions misérables. Même un homme d’état du calibre de notre maître ʿUmar dit qu’il n’avait à aucun moment douté depuis qu’il avait embrassé l’islam, mais qu’à cette occasion, il n’avait pu s’en empêcher. Brûlant d’impatience, il alla trouver notre maître Abû Bakr et lui dit : " N’est-il pas le Messager d’Allah et ne sommes-nous pas des musulmans, et eux ne sont-ils pas des polythéistes ? Alors pourquoi devrions nous accepter ce qui est humiliant pour notre Foi ?" Il lui répondit : " Ô Omar, il est très certainement le Messager d’Allah, et Allah ne fera jamais de lui un perdant". Insatisfait, il alla voir le Saint Prophète lui-même et lui posa les mêmes questions, et il lui répondit de la même manière que notre maître Abû Bakr. Après cela, notre maître Omar continua à offrir des prières surérogatoires et à faire l’aumône afin qu’Allâh lui pardonne son insolence envers le Saint Prophète à cette occasion.
Deux choses dans ce traité étaient très ennuyeuses pour les Musulmans. Tout d’abord la deuxième condition qu’ils considéraient comme expressément injuste : s’ils devaient rendre un fugitif en provenance de La Mecque, pourquoi les Qurayshites ne renverraient-ils pas un fugitif de Médine ? À cela le Saint Prophète répondit : "À quoi nous servirait celui qui a fui de chez nous ? Qu’Allâh le garde loin de nous ! Et si nous rendons celui qui a fui de chez eux, Allâh lui donnera d’autres échappatoires".
L’autre point qui leur restait sur le cœur était la quatrième condition. Les Musulmans pensaient qu’en l’acceptant, ils repartaient perdants et cela était humiliant. De plus, Il étaient péiné de repartir sans avoir accompli la ʿUmrah alors que le Saint Prophète les avaient vu en songe accomplir le tawâf de La Mecque. À cela, le Saint Prophète répondit que dans sa vision l’année n’était pas précisée. Selon les conditions du traité, ils pourraient donc accomplir le tawâf l’année suivante selon la Volonté d’Allâh.
Au moment où le document était en cours de rédaction, le propre fils de Suhayl Ibn ʿAmr, Abou Jandal, qui s’était converti et qui avait été emprisonné par les païens de La Mecque, parvint à s’échapper pour le camp du Saint Prophète. Il avait des chaînes aux pieds et des traces de violence sur le corps. Il implora le Saint Prophète de l’aider à le libérer de sa prison. Cette scène ne fit qu’accroître le découragement des Compagnons et ils étaient profondément émus. Mais Suhayl Ibn ʿAmr répondit que les conditions de l’accord avaient été conclues entre les parties avant que la rédaction de celui-ci ne soit terminée ; par conséquent, le garçon devait leur être remis. Le Saint Prophète admit son argument et Abû Jandal fut remis à ses oppresseurs.
Lorsque le document fut terminé, le Saint Prophète parla aux Compagnons et leur dit de sacrifier leurs animaux sur place, qu’ils rasent leurs têtes et qu’ils ôtent leurs vêtements de pèlerins, mais personne ne bougea. Le Saint Prophète répéta l’ordre trois fois mais les Compagnons étaient tellement envahis par leur déprime et leur abattement qu’ils n’obtempérèrent pas. Pendant toute la période de sa mission prophétique, à aucun moment il n’avait eu à ordonner à ses Compagnons de faire une chose sans qu’ils ne s’empressent de l’accomplir. Cela lui causa un grand choc, et il se rendit sous sa tente et exprima sa peine à sa femme, notre dame Umm Salamah. Elle le conseilla disant : " En silence, vas sacrifier ton chameau, fais venir un barbier et fais-toi raser. Après cela, les gens feront automatiquement ce que tu auras fait et ils comprendront que ta décision est prise et ne changera pas".
C’est précisément ce qui se passa. Les gens égorgèrent leurs animaux, se rasèrent la tête ou se raccourcirent les cheveux et retirèrent leurs tenues de pèlerins, mais leurs cœurs étaient encore affligés.
Plus tard, quand la caravane repartit pour Médine, déprimée et abattue par la trêve de Hudaybiyah, cette sourate fut révélée à Janan (ou selon d’autres narrations à Kuraʿ Al-Ghamim). Elle dit aux Musulmans que ce traité qu’ils considéraient comme une défaite était en fait une grande victoire. Après sa révélation, le Saint Prophète convoqua les Musulmans et leur dit : " Aujourd’hui voici ce qui m’a été révélé et qui, à mes yeux, vaut plus que toute chose dans ce monde et ce qu’il contient". Il récita alors cette sourate, particulièrement pour notre maître ʿUmar, car c’était celui qui se sentait le plus abattu.
Bien que les croyants fussent satisfaits à l’écoute de cette Révélation Divine, peu de temps après, les avantages de ce traité commencèrent à apparaître les uns après les autres jusqu’à ce que tout le monde soit parfaitement convaincu que ce traité de paix était en effet une grande victoire :
Telles étaient les bénédictions que les Musulmans récoltèrent du traité de paix qu’il considéraient comme une défaite et que les Qurayshites voyaient comme une victoire. Cependant, ce qui avait troublé les Musulmans plus que tout dans ce traité, c’était la condition à propos des fugitifs de la Mecque et de Médine, selon laquelle les premiers seraient rendus alors que les seconds non. Mais peu de temps après, cette condition s’avéra désavantageuse pour les Qurayshites, et l’expérience révéla à quel point le Saint Prophète avait bien vu la portée de ses conséquences et c’est pourquoi il les avait acceptées.
Quelques jours après le traité, un Musulman de la Mecque, Abû Basîr, s’était échappé des mains de Quraysh pour rejoindre Médine. Les Qurayshites exigèrent de le récupérer et le Saint Prophète le rendit aux hommes qui avaient été envoyés de La Mecque pour l’arrêter. Mais sur le chemin du retour vers La Mecque, il s’enfuit de nouveau et s’installa sur la route près des côtes de la Mer Rouge, que les caravanes marchandes de Quraysh empruntaient pour se rendre en Syrie. Après cela, tout musulman qui parvenait à s’échapper des mains de Quraysh allait rejoindre Abû Basîr au lieu d’aller à Médine, jusqu’à ce que leur nombre s’élevât à soixante-dix hommes. Ils s’en prirent à toute caravane de Quraysh passant par là et la dépecèrent, si bien que les Qurayshites supplièrent le Saint Prophète d’appeler ces hommes à Médine. La condition à propos du retour des fugitifs devint caduque d’elle-même.
La sourate devrait être lue en gardant ce contexte historique à l’esprit pour en avoir une bonne compréhension.
Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.
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