vendredi 23 mars 2001
La sourate fut ainsi désignée à cause du mot al-mâʿûn (l’entraide) qui apparaît à la fin du dernier verset.
Ibn Mardawayh cite Ibn ʿAbbâs - qu’Allah l’agrée - disant que cette sourate est mécquoise, opinion partagée par ʿAtâ’ et Jâbir. Mais dans Al-Bahr Al-Muhît, Abû Hayyân cite Ibn ʿAbbâs, Qatâdah et Ad-Dahhâk disant que cette sourate fut révélée à Médine.
A notre avis, il y a une preuve renfermée dans la sourate-même indiquant qu’elle est médinoise. Il s’agit de la menace de châtiment formulée à l’encontre de ceux qui négligent leurs prières et qui prient uniquement par ostentation.
C’est seulement à Médine qu’on trouvait ce genre d’hypocrites, étant donné que c’est là-bas que l’Islam et les musulmans étaient devenus tellement puissants et forts que beaucoup de gens se sentirent obligés d’afficher une foi par convenance, visitaient la mosquée, se joignaiant à la prière et priaient seulement pour être vus des autres, afin qu’ils soient comptés parmi les musulmans. Par opposition, les conditions à La Mecque étaient entièrement différentes. Personne n’avait à prier pour être vu.
Là-bas, il était difficile même pour les croyants de prier en congrégation ; les gens priaient en cachette et, quand quelqu’un priait en public, il le faisait alors au risque de sa vie. Le genre d’hypocrites qu’on trouvait à La Mecque n’était pas de ceux qui croyaient et priaient par ostentation mais plutôt ceux qui, dans en leur for intérieur, savaient et reconnaissaient que le Messager d’Allâh - que la paix et les bénédictions d’Allâh soient sur lui - était sur la bonne voie, mais évitaient d’accepter l’Islam afin de préserver leurs privilèges et leur pouvoir. Il y avait aussi ceux qui n’étaient pas prêts à prendre le risque d’être affligés par les mêmes épreuves auxquelles les croyants étaient soumis dans la société qui les entourait. L’état des hypocrites à La Mecque fut décrit dans les versets 10 et 11 de sourate [Al-ʿAnkabût.
Cette sourate souligne le genre de morale entretenue par un homme qui refuse de croire en l’au-delà. La condition des mécréants, qui démentaient ouvertement l’au-delà, a été décrite dans les versets 2 et 3. Puis, les quatre derniers versets décrivent la condition des hypocrites qui étaient musulmans d’apparence mais qui n’avaient aucune idée de l’au-delà. Par conséquent, le jugement dernier, la rétribution du bien et le châtiment pour le mal furent décrits. En somme, l’objectif de la description de l’attitude et de la conduite de deux catégories de gens est d’insister sur le fait que l’Homme ne peut pas entretenir en lui un caractère fort, stable et pur, sans croire en l’au-delà.
Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.
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